Coronavirus, guerre aux portes de l’Union européenne, et on peut ajouter crise climatique (même si l'inquiétant dernier rapport du GIEC est passé au second plan ces derniers jours). De quoi mettre le moral en berne. L’incertitude énorme sur la suite des événements en Ukraine n’arrange rien. Mais à chacun sa façon d’encaisser. Autour de nous, certains se sentent terrifiés, d’autres restent confiants et entre les deux, on trouve toute une gamme entre angoisse, inquiétude, lassitude et volonté de rester optimiste ou stoïque.
"La santé mentale se vit de façon très diversifiée, on n’est pas tous égaux", entame Yahyâ Samii, directeur de la Ligue bruxelloise de Santé mentale. La crise du Covid a davantage touché certaines personnes entraînant des problèmes d’insomnies, un sentiment d’isolement qui a parfois accentué des problèmes préexistants, jusqu’à parfois provoquer un basculement nécessitant de l’aide psychologique. Le conflit en Ukraine peut générer de l’anxiété supplémentaire mais pas de la même façon chez tout le monde. "Il y a des gens dans une situation de santé mentale très difficile depuis pas mal de temps avec des difficultés socio-économiques – qui ont donc des préoccupations plus immédiates, et pour d’autres, la crise sur le plan international vient ajouter une couche dans un environnement qui était déjà très insécure. Ça amène pas mal de gens à se poser des questions sur l’avenir qui est réservé à notre collectivité et à chaque individu en son sein".
Pour Laurent Belhomme, psychologue et psychothérapeute, le constat est similaire : "Les derniers événements génèrent une anxiété légitime. Par ailleurs, je pense que ces événements ont un impact sur le moral des personnes dans le sens où ils surviennent après une longue période de crise qui, si elle nous a épuisés, a aussi remis en question beaucoup de choses dans nos habitudes et a impacté notre vision du fonctionnement de notre société."
Bref indépendamment des profils individuels, nous sommes sans doute collectivement fragilisés, et parmi nous, les jeunes en particulier, comme cela a déjà été régulièrement souligné. "Et faut rappeler qu’un certain nombre de jeunes faisaient des marches pour le climat avant la crise du covid et que les questions restent entières", ajoute Yahyâ Samii.
Revoir ce sujet JT du 27/02/2021 à propos de la demande d’aide psychologique pour les jeunes dans les hôpitaux :