La coordination Précarités est depuis de nombreuses années bien identifiée au sein du réseau social santé bruxellois et est donc régulièrement sollicitée sur divers sujets qui touchent de près ou de loin aux inégalités sociales, et aux différents effets de la pauvreté dans une grande ville comme Bruxelles. 

La coordination Précarités a pour objectif de s’appuyer sur les retours et les analyses des terrains dans le but de participer à une meilleure compréhension des réalités de l’exclusion, de la souffrance sociale, des positions précaires ainsi que des manières permettant de les dépasser. 

1. Groupe de travail assistants sociaux 

Le travail social en santé mentale n’est jamais résumé à la connaissance et la maîtrise des arcanes administratives des dispositifs d’aide et de soin. Il est toujours articulé avec l’offre de prise en charge institutionnelle et participe donc pleinement de « ce qui fait soin ». Le groupe AS qui se réunit offre l’occasion de nous rencontrer, de partager nos pratiques et de repenser ensemble à ce qui fait identité au sein de la fonction sociale en santé mentale.

Le groupe AS est également un temps pour penser notre métier qui doit sans cesse se renouveler dans un environnement de plus en plus contraint, suspicieux et excluant. Dans le champ général des dispositifs d’aide et de soin, et donc aussi dans celui de la santé mentale. On observe aujourd’hui des glissements de paradigme de la fonction sociale ainsi que l’utilisation plus importante des outils numérique dans nos pratiques. Le groupe est alors aussi un lieu pour penser l’évolution des formes du travail social au sein de la société. 

Pour maintenir un lien régulier et productif, nous prévoyons d’organiser deux à trois réunions annuelles. Celles-ci seront l’occasion de faire le point sur nos activités en cours, de partager les informations du réseau et de discuter des défis à venir.

De plus, nous envisageons la création d’une newsletter qui permettra de diffuser les informations essentielles et de promouvoir les discussions clés au sein de notre secteur.

2. Autres thématiques travaillées 

  • L’accessibilité des publics précarisés/exilés au sein des Services de Santé Mentale

L’accès aux Services de Santé Mentale (COCOF et COCOM) est un sujet fortement évoqué lors des échanges et séminaires. Lors de partage de constats, la question du seuil est alors centrale : liste d’attente, appréhension, voire parfois intolérance vis-à-vis de certains publics (nécessité d’un travail de déconstruction), la présence ou non d’interprètes (malgré l’existence d’une enveloppe), ainsi que la possibilité ou non à se rendre à domicile et/ou à effectuer des maraudes. 

C’est dans ce contexte d’échange que les coordinations Précarités et Exil ont été interpelées par Médecin du Monde sur les difficultés d’accès que rencontrent certains publics précarisés/exilés1 : qu’est-ce qui fait résistance ?

À ce jour, nous ignorons quelle forme prendra ce questionnement. Elle sera à définir au cours cette année. 

  • La numérisation des services publics bruxellois « Bruxelles numérique » 

Les outils numériques représentent un atout considérable dans la pratique psychosociale, mais ils soulèvent également de nombreuses questions éthiques, déontologiques et pratiques. Ces interrogations sont particulièrement prégnantes dans le contexte actuel de numérisation croissante des services publics à Bruxelles. Ces questions se posent d’autant plus dans le contexte bruxellois actuel de numérisation des acteurs de services public. Le risque d’une telle numérisation est de conduire l’individu à son écrasement, le menant à son effacement symbolique puis réel de son sujet.

Bien que le numérique puisse rationaliser les processus et bénéficier aux personnes ayant des compétences informatiques, il est crucial de reconnaître les inégalités numériques comme une réalité sociétale majeure. L’âge, le niveau d’éducation, les handicaps, la classe sociale, ainsi que la difficulté à maîtriser le langage administratif numérique et la langue nationale, sont autant d’obstacles affectant de nombreux habitants de Bruxelles.

Au cours des dernières années, en raison de la crise du Covid-19, le numérique a pris une importance croissante dans nos sociétés, accélérant la digitalisation des services destinés à la population. Cette évolution vers une culture numérique de plus en plus prégnante transforme profondément l’éthos des classes et génère de nouveaux défis, notamment pour les plus précaires.

La digitalisation au-delà de la compréhension des concepts sous-jacents à la technologie, requiert une adaptation à un environnement où l’écrit occupe une place prépondérante. . Mais que deviennent ceux qui éprouvent des difficultés avec l’écrit, préférant l’échange oral ? Cette question mérite une attention particulière alors que nous naviguons dans un monde de plus en plus numérique, où l’accessibilité et l’inclusion doivent être des priorités dans le développement des services publics et sociaux.

C’est donc dans ce contexte de dématérialisation et d’accélération de la numérisation des services publics que la coordination Précarités participe à plusieurs initiatives et réflexions encours à Bruxelles visant à garantir de l’humain (de qualité) dans ces services publics.

  • Le groupe de travail « Aide alimentaire 1210 »

À Saint-Josse-ten-Noode, l’aide sociale fait face à un défi majeur : l’écart substantiel entre les structures disponibles et les besoins réels de la population. Cette commune, caractérisée par une diversité socio-économique, requiert une approche attentive et ciblée pour répondre efficacement aux besoins des résidents les plus vulnérables. Malgré la présence de structures d’aide alimentaire sur le territoire, il est évident que l’offre actuelle de soutien social ne parvient pas à répondre pleinement à une demande en constante augmentation.

La Coordination Précarité et Santé Mentale participe actuellement à un groupe de travail émergent sur la question de l’aide alimentaire dans la commune de Saint-Josse. L’objectif principal de ce groupe est d’analyser de manière approfondie les besoins spécifiques de la population locale afin de proposer des initiatives répondant de manière optimale à ces besoins. Actuellement, nous sommes en phase préliminaire d’élaboration du diagnostic et menons une réflexion approfondie à cet effet. Nous collectons une série d’informations essentielles qui guideront nos actions futures.

 

Contact 

precarites@lbsm.be

 

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